LES DYNAMITEURS de Benjamin WHITMER

Première lecture de Benjamin WHITMER pour moi mais quatrième roman pour lui ....et la rencontre fût une vraie déflagration !

Quatrième de couverture de l'éditeur :

1895. Le vice règne en maître à Denver, minée par la pauvreté et la violence. Sam et Cora, deux jeunes orphelins, s’occupent d’une bande d’enfants abandonnés et défendent farouchement leur “foyer” – une usine désaffectée – face aux clochards des alentours. Lors d’une de leurs attaques, un colosse défiguré apporte une aide inespérée aux enfants, au prix de graves blessures que Cora soigne de son mieux. Muet, l’homme-monstre ne communique que par des mots griffonnés sur un carnet. Sam, le seul qui sache lire, se rapproche de lui et se trouve ainsi embarqué dans le monde licencieux des bas-fonds. Expéditions punitives, lynchages et explosions précipitent l’adolescent dans l’univers honni des adultes, qui le fascine et le repousse à la fois. Au point de modifier sa nature profonde, et de l’éloigner insidieusement de Cora.

J’avoue que lire Benjamin WHITMER m’a éloignée de mes lectures habituelles tellement l’auteur malmène ses héros et les confronte à une violence heureusement peu commune mais bien réelle.

Benjamin WHITMER excelle dans le noir, le très très noir et il n’hésite pas à décrire avec précision les terribles exactions du colosse mutique Goodnight sous les ordres de son pote effrayant de brutalité, Cole. Le duo qui prend sous son aile, si l’on peut dire, Sam, n’aura de cesse tout au long du récit de violenter, torturer, assassiner et agresser ceux qui auront la mauvaise idée de se trouver  en travers de leur chemin. Rien ne nous est épargné ni d’ailleurs aux victimes de Cole et Goodnight. Ces deux paumés dérangés et avides de reconnaissance ne laisseront aucune chance à ceux qui viendront contrecarrer leur plan, stopper leur ascension ou contrarier leur soif de revanche sur la vie qui les a sacrément amochés. Accrochez-vous ça décape au sens propre comme au figuré !

Mais heureusement, ces personnages ultra violents partagent l’affiche avec le couple platonique que forment  Sam et Cora, adolescents vivant de mendicité et à la tête d’un groupe d’enfants abandonnés. Ils sont la part d’humanité du récit, l’once de douceur toute relative dans ce monde de brutes .Ces deux jeunes héros ont connu leur lot de malheurs et de misère et vivent de petits larcins. Ils se cachent avec leurs petits compagnons d’infortune pour échapper aux adultes appelés des « Crânes de Nœud » qui les menacent en permanence. Sam est touchant et bouleversant lorsqu’il évoque sa Cora, jeune fille mature, protectrice et meurtrie. Leur relation est complexe et belle mais est-elle plus forte que la misère et la violence qui les entourent ?

Enfin, la ville de DENVER de la fin du XIX ème siècle, ses quartiers industriels, sa population, ses rues malfamées, ses tripots, son ambiance sont autant de décors impeccablement dépeints par Benjamin WHITMER. Denver est un personnage à part entière, l’auteur évoque la ville avec passion et précision et offre à son roman noir une toile de fond sombre et brumeuse où la loi de plus fort est omniprésente.

Je ne vous cache pas que certaines scènes m’ont heurtée voire répugnée, que les relations entre Cora et Sam m’ont émue et surtout que l’évocation précise de DENVER  m’a transportée. Assurément,  Benjamin WHITMER est un écrivain de talent qui, avec LES DYNAMITEURS, nous offre un récit à mi-chemin entre un film à la TARANTINO et un roman à la DICKENS. Il oscille entre les genres avec brio et c’est rassasié que l’on referme les pages de son quatrième opus !

Un grand merci au Picabo River Book Club , Léa et bien sûr les éditions GALLMEISTER

MYMY

LES DYNAMITEURS de Benjamin WHITMER paru aux éditions GALLMEISTER en septembre 2020.