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19 octobre 2017

LA MALICIEUSE REVANCHE D'UN SOUFFRE-DOULEUR de Serge FARNEL

 

La-malicieuse-revanche-d-un-souffre-douleur

 

C'est la rentrée au collège pour Arthur. Que vous vous souveniez de la vôtre ou que vous appréhendiez celle de vos enfants, il y a consensus sur le fait que la 6ème, c'est un grand changement : on intégre un nouvel établissement, on change de salles entre les cours, on n'a plus un mais des profs, et surtout, les plus grands du primaire deviennent les plus petits du collège. C'est à ce bouleversement que va devoir se faire Arthur; surtout intégrer la bande, se fondre dans la masse, surtout ne pas devenir celui à qui on s'en prend, et surtout, surtout, cacher aux autres qu'on est le fils du ministre de l'Education nationale et laisser celui du directeur occuper le poste de souffre-douleur. Et puis, si possible, parvenir à attirer l'attention de Giovanna. Exister à ses yeux tout en demeurant invisible à ceux des autres. Alors quand Thierry, le fils du directeur, l'entraîne à son insu dans le projet du journal du collège, Arthur y voit l'occasion d'impressionner la belle, sans mesurer l'exposition que cela va engendrer et le fait que Thierry cherche surtout à sauver sa peau, quitte à risquer celle d'un autre.

Serge FARNEL signe ici un premier roman sensible qui fera résonner une certaine nostalgie en chacun et remonter des souvenirs que nous avons tous. Etiez-vous Thierry, celui qui se fait chahuter? Ou Igor, le grand costaud que personne n'embête? Ou Benoît le petit malin, le chef de bande qui s'est pris Igor comme garde du corps? Ou encore Georges et Mathieu, les p'tits gros de la cour? Etiez-vous trop petit, trop grand, trop gros ou trop maigre, trop black, à cette époque où on veut surtout être comme tout le monde alors qu'on voudra à tout prix se distinguer quelques années plus tard?

Pour être parfaitement honnête, il m'a fallu passer le premier chapitre pour commencer à adhérer à l'histoire. J'ai trouvé que celui-ci n'était pas très réussi : trop lent, trop long,  j'ai eu l'impression qu'on n'allait jamais sortir de la classe de Madame PINSON et ça m'a fait un peu peur pour la suite du roman. En réalité, il aurait été dommage de s'arrêter là, car plus jamais je ne me suis ennuyée avec cette lecture. 

Le personnage d'Arthur est très attendrissant. Ses ruses pour s'attirer l'attention de Giovanna sont touchantes, c'est un enfant qui se cherche mais qui dispose d'une grande maturité et qui se rend bien compte que quelque chose ne va pas dans le comportement que lui et ses camarades adoptent vis à vis de certains autres. J'ai trouvé très intéressante la confrontation constante de son comportement quotidien aux points de vue de ses parents et surtout de sa tante, personnage savoureux et drôlissime, cynique à souhait sur la cruauté des enfants entre eux. Et surtout, les efforts qu'Arthur déploie pour se faire punir envers et contre tout, et éviter un régime de faveur dû aux fonctions de son père qui ne ferait que le stigmatiser vis à vis des autres, provoquent des situations cocasses qui vous donneront plusieurs fois le sourire.

Racisme, respect d'autrui, entraide, solidarité, volonté de s'intégrer, violences à l'école, ébauche de vie et de travail en collectivité, découverte de la démocratie, autant de sujets abordés par ce livre. 

Il se dégage de ce roman un message de tolérance et d'acceptation des différences qui devrait être délivré à tous les enfants à cet âge où ils peuvent être à la fois si fragiles et si cruels.

Un grand merci à Serge FARNEL pour sa confiance et l'honneur qu'il m'a fait en me transmettant son bébé.

ANNE-CE 

 

LA MALICIEUSE REVANCHE D'UN SOUFFRE-DOULEUR de Serge FARNEL, paru aux Editions MAZARINE le 6 septembre 2017

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Commentaires
F
Un phrasé poétique très subtil dans la bouche d'Arthur, un enfant de douze ans sensible, intelligent et attachant. Le tour est joué : on se laisse surprendre par des passages tantôt drôles, tantôt graves. Quelle authenticité dans l'écriture ! Un vrai petit bijou de lecture.
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P
On me l’a offert pour Noël. Et je ne suis pas déçu. Livre très drôle et qui fait réfléchir.
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H
Ce livre m’a rappelé plein de souvenirs. J’ai beaucoup aimé la façon dont Arthur et Thierry se font concurrence pour apparaître aux yeux des autres comme les moins protégés par leurs pères respectifs. Conditions selon eux pour se faire accepter. C’est qu’on n’aime trop les « fils de » dans les cours de récré ! Vraiment bon ce livre.
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E
Je viens de finir ce livre. J’ai beaucoup aimé la fin. Je trouve très touchante la façon d'Arthur de tenter de tenter de séduire Giovanna, alors qu’il n’ose pas le faire directement. Je pense que Serge Farnel touche ici quelque chose de profond chez les pré-ados et que beaucoup d’adultes vont se rappeler leur enfance avec cette « malicieuse revanche » ! On oublie souvent ce qui faisait nos préoccupations essentielles. Or l’amour, toujours et tout simplement ! Et dès le plus jeune âge. D’ailleurs les premiers amours ne sont-ils pas les plus grands ? Justement parce que ce sont les premiers ? Moi, je le pense. Pour ma part, je me demande si le cœur de le livre n’est pas à cet endroit. C’est vrai qu’il y est question de souffre-douleur, de stratégies incroyables et bien pensées pour ne pas l’être soi-même. C'est vrai que j’ai ri très souvent dans ce livre. Mais ce qui me reste, c’est surtout cette « histoire » entre Arthur et Giovanna. Je pense que chacun trouvera ce qu’il aura envie de trouver dans ce roman.
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P
Bien d'accord avec vous Laurent. Tante Yolaine, c'est tout un poème ! Elle est très drôle mais surtout bien lucide, notamment quand elle se met à parler de la différence entre la démocratie et la dictature. Pour elle, on relâche notre vigilance en démocratie. C'est en dictature qu'on est vigilant. Petite citation au passage: "C’est quand tu es en dictature que tu te méfies de tout." Je crois bien qu'elle a raison sur ce point. On a tendance à s'endormir et faire confiance. Une dictature, par nature, est un système contre lequel on se bat nécessairement puisqu'il nous prive de ce à quoi nous tenons: notre liberté. Dans une démocratie, les petites dictatures nous échappent. Ce que Serge Farnel appelle les "dictatures invisibles". Cela m'a fait penser au fameux texte de la Boétie: "Discours de la servitude volontaire". Mine de rien, et sans y toucher, ce roman dit des choses importantes sur notre société. Par ailleurs, le coup de la fourchette est mémorable lorsqu'il s'agit pour Yolaine de savoir qui, autour de la table, fait preuve d'empathie ! C'est, je trouve, un personnage clé de ce roman. C'est à mon sens même le personnage le plus important de ce livre puisque ce qui se passe dans cette histoire est réfléchi par le miroir qu'elle nous offre par son analyse et sa façon bien à elle de la formuler. En fait, c'est peut-être même la raison d'être de ce personnage. Et en cela, c'est assez bien vu de la part de Farnel.
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