L'ENIGME DE LA CHAMBRE 622 de Joël DICKER
Pas très présente sur le blog pour cause de "débordement" professionnel ( heureusement qu'une des cousines assure sur les deux! ), je me suis dit qu'il fallait quand même que je prenne le temps de vous parler de L'ENIGME DE LA CHAMBRE 622.
Cette lecture n'était pas du tout prévue au programme, mais Emmanuelle l'a glissée dans ma PAL et elle a très bien fait. Parce que bon, soyons honnête, Joël DICKER, c'est un peu comme BUSSI, il fait partie de ces auteurs qu'on lit sans trop le dire, et j'avais donc pas forcément prévu d'en faire une chronique. Sauf que ce roman s'est avéré plus que le simple moment de lecture sympa que j'avais anticipé, alors il fallait que je vous le dise! D'autant que j'ai lu des critiques très sévères et qu'il est est donc absolument essentiel que comme d'habitude, chacun se fasse son avis.
Quatrième de couverture
Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L'enquête de police n'aboutira jamais.
Des années plus tard, au début de l'été 2018, lorsqu'un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances, il est loi d'imaginer qu'il va se retrouver plongé dans cette affaire.
Que s'est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier?
A priori, rien de très original dans ce roman. Pourtant et au contraire, ce que j'ai d'abord beaucoup aimé, c'est qu'avant même de se poser la question de savoir qui a tué, l'auteur nous force à nous poser celle de savoir qui a été tué. Nous ne découvrons l'identité du cadavre de la chambre 622 que bien tardivement, après que Joël DICKER ait balayé toute la galerie de ses personnages et il nous conduit ainsi à nous demander lequel de ceux-ci il va finalement faire disparaître du paysage. Et bien évidemment, le mort n'est pas celui que l'on croyait.
A partir de là le rythme va clairement s'accélerer et le suspense s'installe. Plus que qui a tué, c'est pourquoi il l'a fait que l'on veut absolument découvrir. Sauf que ce moment, il arrive quand même à la page 387 sur 569! Donc, si ce roman a un défaut c'est clairement celui d'une histoire qui patine un peu et un peu trop longtemps et qui gagnerait à être allégée de nombreuses pages. Par ailleurs, on est bien d'accord, le style littéraire ne vous retournera pas la tête, mais en principe on le sait d'avance quand on choisit de lire un roman de ce type d'auteur, non ?
En revanche, Joël DICKER a crée un récit absolument époustouflant, qui vous emporte comme une avalanche. Un récit que vous pensiez gentillet et qui se transforme en une machination diabolique et complexe qui perdra même le lecteur le plus malin.
Il y a de tout dans ce roman : amour, adultère, trahison, hypocrisie, course au pouvoir, goût de l'argent et du luxe, instinct de protection d'un père ou d'une mère, recherche de l'aventure.
Il y aussi, astucieusement glissé, un émouvant et sincère hommage d'un auteur à son éditeur.(L'éditeur Bernard de FALLOIS, éditeur et découvreur de Joël DICKER, est mort le 2 janvier 2018).
Les multiples personnages qui se croisent, s'enlacent, se détachent, et se retrouvent forment une immense comédie pourtant loin d'être drôle
Au final, celui qui joue le mieux la comédie est peut-être Joël DICKER lui-même. Il termine son roman sur un twist malicieux qui nous donne le sourire, le sourire de celui qui se rend compte qu'il s'est bien fait avoir mais apprécie le tour.
ANNE-CE
L'ENIGME DE LA CHAMBRE 622 de Joël DICKER, paru aux Editions de Fallois le 27 mai 2020