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25 juillet 2020

ANGKAR de Christian BLANCHARD

 

Angkar

 

Décidémment, j'ai été particulièrement gâtée avec la moisson 2020 des explorateurs du polar organisés par Lecteurs.com, puisqu'après REGARDE d'Hervé COMMERE, c'est ANGKAR de Christian BLANCHARD que j'ai eu la chance de recevoir. Je voudrais d'ailleurs saluer et remercier l'équipe de Lecteurs.com d'avoir maintenu l'opération dans les conditions difficiles occasionnées par le confinement.

Champey avait tout pour être heureuse; un mari aimant, une jolie petite fille, jusqu'à ce que l'image de famille idéale vole en éclats et qu'elle découvre la vérité sur celui qui partageait sa vie. Depuis, Champey tente de passer à autre chose et a refait l'histoire pour sa fille, qu'elle laisse grandir dans le mensonge sur ce père qu'elle a trop peu connu. Mais les vérités enfouies finissent toujours pas ressurgir, et Champey ne s'attendait pas à ce qu'en mentant à son enfant sur son père, ce serait ses propres origines qu'elle allait devoir affronter.

ANGKAR est un roman glaçant et oppressant. La tension est palpable dès les premières pages et ne cesse de grimper tout au long du roman. On étouffe littéralement face au suspense savamment distillé par Christian BLANCHARD.

J'ai apprécié aussi la dimension historique de l'histoire et c'est toujours intéressant de s'instruire au-délà de l'intrigue elle-même. Christian BLANCHARD nous transporte à l'époque des Khmers rouges au CAMBODGE, aussi appelés l'ANGKAR, l'organe de gouvernement de ce mouvement politique et militaire communiste radical qui a dirigé le pays de 1975 à 1979. On découvre les multiples assassinats commis, les tortures physiques et psychologiques, les méthodes d'asservissement du peuple cambodgien, la tyrannie et la folie paranoiaque des dirigeants à travers le personnage de Noun.

Christian BLANCHARD fait rivaliser Gilles et Noun dans la cruauté et la perversion, et il est difficile de décider lequel on déteste le plus. Mais la qualité d'un thriller tient souvent à la qualité du méchant, c'est dire combien ANGKAR est de haut vol puisqu'on a double dose.

Gilles est d'une froideur et d'une arrogance terrifiantes. Sa capacité à faire le mal même à distance, l'emprise voire la fascination qu'il suscite sont inquiétantes; son absence totale d'empathie et sa volonté implacable de vengeance parachèvent le personnage. 

Noun est d'une cruauté et d'un cynisme sidérants, puisant dans son imagination délirante pour multiplier et réinventer les totures qu'il infligeait aux détenus du camp d'internement qu'il dirigeait. Sa toute puissance est sans borne.

Face à eux, Champey n'est qu'un petit bout de femme qui trouvera pourtant le courage de leur faire face.

Le roman ne présente qu'un seul petit défaut qui tient au personnage de Mau, la fille de Champey. J'ai trouvé que l'auteur lui prêtait des mots et des actes en décalage avec son âge de six ans, ce qui la déshumanise un peu, affaiblit l'innocence et la fragilité du personnage alors que l'histoire aurait gagné  à ce qu'on tremble encore davantage pour elle (même si on a déjà notre dose d'angoisse!).

Un grand merci aux Editions BELFOND et aux Explorateurs du Polar avec lecteurs.com.

 

ANGKAR de Christian BLANCHARD, paru aux Editions BELFOND le 13 février 2020

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