RIQUET A LA HOUPPE d'Amélie NOTHOMB
Une rentrée littéraire (je sais, je suis en retard) n'en serait pas une sans nouveau livre d'Amélie NOTHOMB, qui depuis de nombreuses années publie un livre à la fin de chaque mois d'août.
Dans RIQUET A LA HOUPPE, Amélie NOTHOMB nous narre les destins croisés de Déodat et Trémière. Le premier est épouvantablement laid mais fort intelligent, la seconde est magnifique mais désespérement sotte.
Comme d'habitude, aucun résumé du livre en quatrième de couverture, sûrement parce qu'il est impossible de réduire à quelques lignes les histoires - pourtant toujours courtes - qui sortent de la tête d'Amélie NOTHOMB. Elle adapte ici le conte de PERRAULT, et je dois avouer que celui-ci m'était totalement inconnu.
Lorsqu'on aime un auteur, la déception que nous provoque un de ses livres est souvent à la mesure de notre amour.
Or j'adore Amélie NOTHOMB. Son côté décalé, dans la vie comme dans ses livres, son humour, son cynisme, sa passion pour le champagne, les prénoms farfelus de ses personnages, les contes qu'elle revisite, la subtilité de son écriture et ce talent pour évoquer des choses parfois très sérieuses au travers d'histoires qui paraissent légères et superficielles à celui qui ne va pas plus loin que le bout de son nez.
C'est dire si RIQUET A LA HOUPPE m'a fâchée. Il m'est déjà arrivé de ne pas adhérer totalement à un livre d'Amélie NOTHOMB, mais j'y trouvais toujours de quoi conclure par un "pas si mal, mais peut mieux faire, et a d'ailleurs déjà fait beaucoup mieux". Mais j'avoue que cet opus-là ne mérite même pas les encouragements. Du courage, c'est à moi qu'il en a fallu pour ne pas abandonner cette lecture en route, c'est dire... étant donné qu'en 30 ans de lecture c'est un seul et unique livre que je n'ai pas terminé...
L'auteur m'a totalement perdue. Je n'ai peut-être rien compris, mais je n'y ai rien retrouvé de tout ce que j'aime chez elle. Bien sûr, la qualité de l'écriture est toujours là mais quid de l'humour, des jeux de mots, du sens caché de l'histoire? Pour moi en fait, d'histoire il n'y en a pas, et que dire des envolées d'Amélie NOTHOMB sur la passion de Déodat pour les oiseaux? J'ai soupiré et sauté quelques lignes. Je suis pourtant habituée et friande des délires de l'auteur, mais quand ils servent l'histoire ou les personnages, et j'ai trouvé que cela n'était pas le cas, qu'ici ça n'apportait rien. Les personnages enfin : leurs prénoms singuliers si caractéristiques d'Amélie NOTHOMB ne suffisent pas à les rendre attachants, leurs malheurs comme leur bonheur m'ont laissée totalement indifférente.
Allez, ce raté ne remet pas en cause les pépites qu'Amélie NOTHOMB est capable de produire. Si vous êtes déjà fan, vous le savez. Si vous découvrez l'auteur, ne vous arrêtez surtout pas à mon avis d'amoureuse décue et lisez sans plus attendre HYGIENE DE L'ASSASSIN, STUPEUR ET TREMBLEMENTS, METAPHYSIQUE DES TUBES, et surtout, surtout, UNE FORME DE VIE et ACIDE SULFURIQUE. Il y a quinze Amélie NOTHOMB dans ma bibliothèque, et assurément seize en août 2017 : amoureuse trompée mais fidèle!
ANNE-CE
RIQUET A LA HOUPPE d'Amélie NOTHOMB, paru aux Editions ALBIN MICHEL en août 2016